photographies © Eric Saillet

Le bâtiment créé, lieu de stockage et de dépôt, est un outil de travail répondant à des contraintes d’usage assez strictes. Il est destiné à l’entreposage d’un vaste ensemble de matériels divers : barrières, podiums, isoloirs, panneaux électoraux, drapeaux, ou divers matériels ou mobiliers en transit… Cette accumulation forme un ensemble parfaitement éclectique, mais tout cela raconte une histoire…

Bureaux et lieux de stockage d’un centre technique municipal

rue Bataille, 69008 Lyon

Maîtrise d’ouvrage : Ville de Lyon

Maîtrise d’œuvre : Jocelyne Duvert, architecte D.P.L.G. (associée de la Sarl Tectoniques de 1987 à 2007) et Tectoniques, architectes / Sletec bureau d’études techniques / Agibat bureau d’études techniques

Maîtrise d’ouvrage : diagnostic + mission de Base + études d’exécution

Surfaces  : neuf 3005 m2 SHON / Réhabilitation : 3103 m2 SHON

Coût10 MF HT

Programme : Réhabilitation de bureaux et locaux de support, création de surfaces de stockage pour la direction Logistique,transport et festivités de la ville de Lyon.

Stocker du matériel de manière efficace est certes la première mission de l’ouvrage, mais l’architecture proposée cherche à valoriser ce potentiel évocateur.

Sur le plan architectural ce bâtiment de stockage fait figure d’insert et possède une relative autonomie de forme et d’écriture.

Sa volumétrie, volontairement simple, évite toute collusion complexe avec l’existant.

L’évocation mise en œuvre à l’occasion de notre projet est structurée autour de deux thèmes:
– Les uns sur les autres
– Ensemble mais pas pareil

Le premier thème traduit la superposition et le caractère apparemment aléatoire de cet empilage décliné sur trois niveaux.

Il s’exprime par une tectonique en «taquin» ou chaque pièce peut prendre la place de l’autre, engendrant un déplacement de proche en proche sur toute la surface.

Le second thème s’exprime par l’altérité des pièces. Trois familles sont proposées:

– Une minérale composée de dalles pleines en béton préfabriquées et lasurées (dont les plus grandes occupent 20 m2 de façade d’un seul tenant)

– Une translucide réalisée en clins de verre teinté

– Une composite qui associe une couche de bardage métallique, un isolant, une plaque de polyester transparent et un sur-bardage en métal perforé de teinte noire.

Du point de vue de la perméabilité visuelle, le dernier sandwich s’intercale entre les deux premiers en suggérant une présence mystérieuse de l’arrière plan, à travers les perforations du premier plan.

Dans cet état, la peau du bâtiment vibre au gré des lumières et des moments de la journée, maintenant l’ambiguïté sur son statut réel… Les trois familles ainsi formées et assemblées habillent les quatre faces du bâtiment neuf, sans qu’aucune d’elle ne soit différenciée. Cet habillage agit comme un motif de fond imprimé à plat et sans modénature.

Il altère la lecture de l’échelle en se dégageant de toute figuration architecturale, à la manière du «mapping», qui transcende le statut des polygones dans les espaces virtuels.

Au contraire, les secteurs traités en réhabilitation / reconstruction (stockage et vestiaires) restituent la forme et l’écriture d’origine, notamment caractérisée par une vaste nappe de scheds.

Les vestiaires sont reconstruits dans cette volumétrie originelle. Les ambiances recherchées privilégient la qualité de la lumière offerte par les sheds et l’ouverture des espaces de détente facteurs de convivialité entre les différents services qui les utilisent.