photographies © Eric Saillet

La résidence sociale de Saint-Fons est une reconstruction d’une résidence existante destinée à être démolie.

Elle est donc majoritairement destinée à une population relogée, sédentaire et âgée.

L’intention de dédramatiser l’image et la typologie “résidence sociale” très marquées par la production des années 70 a influencé le mode d’appropriation de l’îlot urbain dans lequel s’inscrit le programme.

Foyer Sonacotra

Saint-Fons (69)

Maîtrise d’ouvrage : Sonacotra

Maîtrise d’œuvre : Jocelyne Duvert, architecte D.P.L.G. (associée de la Sarl Tectoniques de 1987 à 2007) et Tectoniques, architectes.CET, Bureau d’études techniques. Acouphen, acousticiens

Programme : 120 logements et locaux de support

Calendrier : Livré fin 2007

Coût : 3,2  M Euros HT

Dans un quartier déstructuré par une urbanisation éclectique, le projet ne pouvait seul restituer un alignement.

Nous avons proposé d’organiser les 120 logements en deux bâtiments distincts implantés perpendiculairement à la rue.

Chacun des bâtiments est constitué de deux ailes autour d’un patio central organisant la distribution des logements.

Les principes fondateurs du projet :

Le mode de distribution des logements est pensé pour offrir plusieurs niveaux de seuils, du collectif au privatif. À chaque étage, le palier de l’escalier distribue 14 logements, mais chaque coursive est un espace dédié à 7 logements uniquement. Un seuil abrité commun à deux logements, crée un nouvel effet «d’écart» entre les surfaces privatives et les surfaces collectives.

Les coursives sont ouvertes, à l’exception de celles situées dans la partie réservée aux personnes âgées.

Ce choix a été fait pour maintenir l’usage des cuisines collectives.

L’ensemble des logements bénéficie d’une double orientation et dispose d’une baie sur la coursive éclairant la cuisine et d’un balcon sur la façade opposée,en prolongement de l’espace de vie.

Pour les façades orientées à l’ouest, la protection solaire des baies vitrées est assurée par plusieurs dispositifs : Les débords de balcons, les séparatifs verticaux de logement à logement et des stores à lamelles orientables pour les baies des étages.

Les principes constructifs :

De façon générale, pour des raisons de coût, de délais, de déchets, ainsi que de nuisances de chantier, les mises en œuvre de type filière sèche, ont été privilégiées, en particulier pour les façades (façades légères).

La structure principale du bâtiment est en béton et donne au bâtiment une inertie suffisante pour obtenir un bon confort d’été grâce à une ventilation nocturne par ouverture des baies (aucun dispositif mécanique ne permet de ventiler suffisamment pour exploiter la différence de température jour/nuit).

Les deux bâtiments sont étudiés avec des séparatifs porteurs (pour des raisons économique, structurelle, thermique et acoustique ). Les façades sont, par contre, des façades légères non porteuses. Ces façades à ossature bois avec parement extérieur de type Trespa, permettent d’augmenter sans surcoût excessif les épaisseurs d’isolation et donc la qualité d’enveloppe du bâtiment.

Par opposition aux résidences sociales que nous avons visitées, nous avons cherché à éviter des couloirs aveugles et anonymes pour proposer des espaces ouverts avec vue sur un patio commun, afin que chacun se sente concerné par la vie collective du bâtiment, même s’il dispose d’un logement et d’un espace extérieur privatif qui lui permettent de s’isoler. Le choix d’avoir des coursives ouvertes et des seuils successifs repose également sur la volonté de limiter les besoins énergétiques du bâtiment, en chauffant uniquement les surfaces habitables. Les surfaces de dessertes sont extérieures au volume chauffé.

Les dalles des coursives et des balcons sont indépendantes des logements et des rupteurs dans les consoles évitent les ponts thermiques. Le bâtiment se protège du nord et privilégie pour tous les logements des orientations est-ouest. Enfin les façades et la toiture bénéficient d’un très grand niveau d’isolation thermique.